vendredi 7 mars 2014

In gold we trust

Ca y est, Barack Obama est élu 44ème président du monde... Enfin, devrais-je employer le terme communément employé, Président des Etats-Unis d'Amérique. Jusqu'à ce qu'il soit assassiné, en tout cas.

En effet, on en a bouffé pendant des semaines et des semaines, de l'américanisme à tout va au menu, avec une serveuse nommée Sarah Palin, on nous donne de la crise des subprimes en entrée, une petite guerre du Vietnam racontée par son héros en plat de résistance, et un petit dessert en "Country first !" histoire de faire passer ça avant le café. Noir, le café, bien entendu.

Au lieu de broyer du blanc (en même temps, le Blanc s'est déjà fait broyer par Obama aux élections), mettons plutôt en lumière cet aspect du communautarisme renforcé : renforcé à tout prix. J'en discutais à l'instant avec mon frère, qui malgré le contexte familial est foutrement malin, et il me résumait sous forme d'une élection qui serait à qui tirerait le plus la couverture à soi. Et, pour reprendre ses propos encore une fois, ce scrutin aurait pu s'appeler : voulez-vous d'un Noir à la Maison-Blanche ? La question a de quoi faire sourire les amateurs de chocolat ou de bons mots. Apparemment, la réponse à cette question a été clairement donnée : à croire que des Français se sont glissés dans les bulletins de vote en Floride ou en Virginie.

Je dis ça parce que les sondages en France, qui comptaient pour du beurre naturellement (ah, désolé, je ne peux pas m'en empêcher...) donnaient le candidat Obama vainqueur à plus de 80 %. On se demande vraiment sur quels principes étaient fondés ces sondages. Je rappelle au passage que quand on sonde une matière, on creuse à l'intérieur pour descendre le plus bas possible. Peut-être un attachement particulier au personnage dégagé par le candidat : et là, effectivement, on comprend mieux les résultats.

Voici donc les résultats de ces deux communautarismes qui, heureusement, ne sont mis en lumlière que dans cette caricature. D'un côté, des millions d'Afro-Américains complètement hystériques qui crient "Obama !" en dansant je ne sais quel pas de danse ou d'entonner un bon gospel. De l'autre, une bande de blancs rendus grassouillets par la puissance étasunienne et par le Coca, aussi, il faut le dire, qui crient "Yihaaaa !" en tirant en l'air pour frimer.

En tout cas il est élu : la seule chose que je lui souhaite, bien qu'il s'en foute comme de sa première prière, c'est de redonner malgré lui un peu de lucidité à un électorat qui, visiblement, l'a perdu pendant cette campagne. Ceux qui voient en cette homme un sauveur de la Nation, une incarnation du changement avec des phrases claires noires sur blanc sorties de dents blanches sur noires. Ils rentreront dans une colère noire, c'est sûr, quand ils apprendront, dans un an ou deux, que leur sauveur n'est ni plus ni moins qu'un politique de plus, dont la présidence du pays est un contentement, et qui partira au bout de quatre ou huit ans après avec chanté Kumbaya avec ses potes autour du bureau ovale.

Mais une chose est certaine. Ne contrarions pas ceux qui rêvent. Leur frustration ne sera que d'autant plus grande quand ils comprendront qu'ils avaient tort. Pas tort d'élire M.Obama, non ça je m'en cogne, mais de se regarder tous dans le blanc des yeux en criant : YES WE CAN !

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