vendredi 7 mars 2014

Nouvelles vagues

Délivrez-moi...

Délivrez-moi de ce conflit, sans pareil dans ma tête, qui s'oppose entre un bonheur extrême et une frustration tout aussi importante.
En ce moment elle est là. Chez moi. Une jeune femme que j'ose à peine appeler par son prénom tant je l'aime et tant mon esprit alambiqué tend à lui attribuer des périphrases du genre "ma chère" ou "mon amie". Le fait qu'elle soit venue, à Lyon pour des raisons professionnelles, mais qu'elle ait pensé à moi me touche vraiment ! Car c'est là une chose que j'aime par-dessus tout, sinon énormément : c'est que l'espace d'une seconde, l'esprit de l'autre s'habite de ma personnalité, que l'autre pense à moi, et rien qu'à moi, pendant un instant.

Me voici donc accompagné, entre deux séjours au "restaurant", d'une personne qui me tient à coeur. Et heureusement, car mon coeur en a besoin en ce moment. Elle, celle que je n'ose pas appeler par son prénom non plus, mais juste parce que j'aurais peur de la déranger. Elle m'offre la pire des souffrances que l'on puisse infliger à celui qu'on est censé aimer : l'indifférence. Je lui demande une heure de temps en trois semaines : cela m'est refusé catégoriquement, comme si c'était à la limite de l'indécence d'en demander autant. Et pourtant, il n'y a pas si longtemps, elle était vraiment impliquée dans cette relation : pour la première fois de ma vie, j'ai senti une vraie réciprocité des sentiments, une envie d'aller vers moi, et pas seulement une réponse polie à l'affection que je pouvais porter.
Mais quelques semaines après, et me revoici dans la même optique de routine : l'impression d'une honte permanente. Des refus de m'accorder du temps qui proviennent d'une honte de s'afficher avec moi, moi le gros, moi le dégarni, et ça ce n'est que pour le physique, disons moi l'original par défaut, moi l'incompréhensible, au sens étymologique du terme mettons : moi l'idiot.

Mais le pire dans cette histoire est peut-être que cela ne m'affecte qu'à moitié : pour ceux qui auront lu le début de l'article, le bonheur provoqué est si grand que même ses ignorances, les humiliations des gens en Bleu et Rose, la gêne perpétuelle de se sentir régresser intellectuellement... Tout cela, je le sens, est mis entre parenthèses pour quelques heures. Dans deux heures trente je repasse ma carte devant la pointeuse, à ce moment, peut-être, le retour à la réalité me fera chuter brutalement dans un état de morosité dangereuse.

Donc une histoire de filles et villes : une Parisienne qui effectue un tour de passe-passe pour me faire voler, une Lyonnaise qui fait un tour dans ma vie pour me faire disparaître...

Et une Genévoise, qui peut-être, chez qui j'irai faire un tour bientôt ? Mélissa, miss you...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire