lundi 10 mars 2014

(A)dicthée.

L'autre jour, j'ai eu envie de boire un café. Et puis je me suis dit : "Tiens, on va changer, je vais boire un thé." J'avais acheté une boîte de thé chez un artisan, c'était l'occasion. Et donc, comme j'étais au sous-sol avec mon amante, je suis monté pour boire mon thé. Attention, quand je dis "je suis monté", je ne veux pas dire "je suis mon thé", que je me prends pour un thé. J'ai déjà du mal à me prendre pour untel ou untel, alors imaginez pour un thé.

Je suis donc monté pour boire mon thé.
Je ne dis pas non plus qu'il y avait, quelque part dans l'immeuble, un thé qui se promenait ça et là dans les couloirs, et que je le suivrais: ça n'aurait pas de sens.

J'ai choisi le sachet "thé au citron".
Et quand bien même il y aurait un thé, il y aurait intérêt à ce qu'il soit suffisamment grand et rapide pour marcher aussi vite que moi, sinon je ne pourrai pas le suivre non plus. Enfin bref.

J'ai continué à monter à l'étage, laissant ici mon amante. Et en m'éloignant d'elle, j'ai atteint le toit. Donc je suis redescendu pour mon thé. Mais tout en descendant, j'étais assez remonté: parce que j'étais en train de perdre mon temps, en descendant plutôt qu'en montant. Heureusement que je n'étais pas un vieillard, parce que j'en aurais conclu qu'on ne se posait pas ce genre de questions de mon temps. Donc quitte à descendre, autant rejoindre mon amante.

"Montons", lui dis-je.
Mon thon, ce n'est pas son petit nom, hein. Elle s'appelle Sophie. En général je l'appelle "mon chat".
"Montons, que je te fasse goûter un beau thé, mon chat."
Et avec moi, Sophie monta.
Mon tas, ça n'a rien à voir avec son physique. De ce point de vue, tout va bien, elle est plutôt bien montée.

Elle est bien montée avec moi. Elle voulait un thé à la menthe. J'ai donc offert un thé à la menthe à l'amante, quand elle me demanda :
" Pourquoi tu m'as fait monter ?"
Après avoir hésithé, je lui répondis :
"Ah, ce n'est pas moi qui l'ai fait. Je l'ai acheté à un artisan libre au bout de la rue qui monte. A Ménilmontant."
- Mais non, s'énerva-t'elle, pourquoi m'as tu fait venir ici?
- Oh là, arrête de monter sur tes grands chevaux. Je t'ai fait monter pour passer avec toi mon temps libre. Et c'est pas pour le prix que me coûte ce temps libre, je ne sais plus combien ce thé m'a coûté.
- Ah bon, ce n'est pas non plus toi qui l'a acheté ?
- Si, mais l'artisan m'a prévenu qu'il me le vendrait à un montant libre. Théo.
- Thé aux quoi ? Thé aux fruits rouges?
- Non, Théo Durand. C'est comme ça qu'il s'appelle."

Je commençais à apprécier mon chaste thé avec mon amante quand je fus interrompu par la sonnerie de mon théléphone. C'était ma meilleure amie Maïté. Elle devait passer me voir à 17 heures,  A l'heure du thé. Son SMS, trés court, disait :
"T ou?". Je sentais une pointe d'opiniâtreté.
Je lui répondis : "Je suis encore chez moi avec Sophie. J'arrive tout de suite. Je finis mon thé et je te laisse finir de monter la rue de chez moi."
Je dus donc laisser là mon thé à l'amante, éhonté, et j'enfilais mon manteau de façon précipithée.

Moralithé : la prochaine fois, je boirai du café.

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